Un jour d'hiver

Voilà ma petite nouvelle que j'ai écrite pour un concours d'écriture =D
Bonne lecture ;D
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« Il était une fois… »

En ce mois de décembre, dernier mois de l’année, le neige tombait abondamment du ciel, recouvrant le totalité de ma ville. Je me promenais dans les rues, admirant la beauté de ce paysage recouvert de neige. La ville n’était plus du tout la même : aujourd’hui, elle avait un nouveau charme.
A l’approche de Noël, les magasins du coin avait rénové leurs rayons jouets pour attirer plus de personnes et les rues accueillaient beaucoup de monde pressés dans l’allée. Moi, personne ne m’avait jamais rien offert. Un peu normal, quand personne ne vous voyait. Il n’y avait que mes semblables, mais eux, n’avait rien à m’offrir, comme moi, je n’avais rien à leur offrir. Je voyais les gens passer, et repasser devant moi, sans même me prêter un regard, sans même exister. Jamais je n’avais ressenti la chaleur d’un regard humain sur moi, jamais je n’avais su me faire voir. Impossible d’ailleurs.
Personne ne me verra jamais, moi l’ange Aelys, invisible aux yeux de tous.
Je marchais dans la neige, espérant qu’un jour, je pourrais y laisser mes traces. Qui sait ? Peut-être dans une autre vie. Je rêvais du jour où je pourrais sentir la fraîcheur de la neige, sentir ces petits flocons se poser sur ma peau, je rêvais de devenir humain. Même si mes semblables n’étaient pas d’accord, car l’espèce humaine était inférieure. Je n’étais pas d’accord, nous les anges, n’avions rien de si particuliers, mis à part nos ailes, et quelques dons qui ne nous servaient pas à grand chose.
Je regardais le sol, recouvert de neige et je vis des pas de chaussures. Je continuais de marcher, posant chacun de mes pas sur les traces dans la neige, comme si c’était moi qui avait dessiné les pas. Je devinais que c’était un homme qui était passé par là, car les traces de chaussures étaient grandes.
Je regardais derrière moi et contemplais tout en souriant les traces de pas. Que c’était agréable de penser que j’avais marché sur ses pas ! Je retournais la tête devant et vis un homme. C’était celui qui avait marché sur la neige en laissant ses pas. Il était à environs cinq mètres de moi et s’était retourné. J’eus la vague impression qu’il me regardait, avec un regard plein de compassion. Mais ça, c’était sûrement mon imagination qui me jouait des tours, comme toujours. Je le regardais toujours, gravant ses traits fins dans ma tête pour ne jamais l’oublier.
Il avait de magnifiques yeux verts, des cheveux bruns dressés par du gel et un visage d’ange. Il avait l’air innocent, dans son manteau blanc et sa longue écharpe bleue. Il devait avoir tout juste vingt ans. Je percevais son âme. C’était une âme pure et clair, mais qui avait passé de douloureux moments. Je ressentis sa solitude à travers son être, j’étais comme lui, seule, complètement seule dans ce monde.

Il n’avait pas bougé de là où il était, dressé comme un piquet, il avait les yeux rivés sur moi. Mais peut-être que c’était réel après tout, peut-être qu’il me voyait vraiment ! Je jetai un œil derrière moi pour m’assurer qu’il me regardait bien moi, et pas une autre personne. Personne aux alentours. Pas un bruit. C’était comme si nous étions les deux seuls sur cette Terre. Je reposai mon regard sur lui et plongea mes yeux dans les siens. Me regardait-il vraiment ? Je m’avançai vers lui, tenant toujours le regard. Il me regardait toujours, cette fois avec un petit sourire aux lèvres.
Prenant soudain conscience qu’il me regardait vraiment, je reculai d’un pas, puis de deux quand il s’avança. J’eus peur qu’il ait peur de moi, de mes ailes, de ce monstre que j’étais sûrement à ses yeux. L’être humain avait découvert l’existence des sorcières, aujourd’hui il n’en restait que très peu. Serait-ce pareil pour les anges ?
Je me retournai vivement et m’apprêtais à m’envoler pour le fuir, mais il me retint par le bras, et là, ce fut l’explosion. Je sentis la chaleur de son corps, le picotement sur ma peau lorsqu’il m’avait touché, comme s’il m’avait brûlé, ne serait-ce qu’avec un doigt. Je le regardai dans les yeux, l’air surprise, bouche bée d’avoir ressentit tant de sentiments en seulement une fraction de secondes. Mon cœur s’agitait dans ma poitrine, comme s’il allait exploser d’une minutes à l’autre, comme si c’était la fin. Et oui. Cela marquait la fin. La fin de ma solitude.

« Attends ! S’il te plait ne pars pas. »

Ce fut ces quelques mots qui m’embarrassèrent. Le son de sa voix était si vivante, si chaleureuse, que j’eus l’envie de le serrer dans mes bras pour avoir réussi à me rendre si humaine. J’étais si contente, si amoureuse que je ne sus rien dire et restai là comme une idiote, bouche entrouverte.

« Je te vois, me dit-il en me regardant dans les yeux. Je te vois.
-Tu me vois. » Marmonnai-je dans ma barbe.

Voici les premiers mots que j’eus dit à un humain. Je n’étais même pas sur qu’il m’avait entendu, mais il me sourit. Et je percevais dans son âme que c’était parce que j’étais restée avec lui, et que je ne m’étais pas enfuie.
Il avait toujours sa main accroché sur mon bras, et lorsqu’un flocon se posa dessus, je le sentis, c’était comme une petite goutte d’eau froide. Je regardais le jeune homme devant moi, les yeux émerveillés.

« Mon père est un ange et ma mère est humaine. Je n’ai pas d’ailes mais j’ai cet étrange don qui me permet de faire ressentir à une personne ce que je ressens. Je ne sais pas comment mes parents ont fait pour se voir, mais ma mère m’a dit que c’était parce qu’ils étaient fait l’un pour l’autre, expliqua-t-il en voyant le regard interrogateur que je lui lançai.
-Je n’avais jamais entendu parler de mi-ange auparavant. Tu es chanceux toi, tout le monde te vois.
-C’est là que tu te trompe, lança-t-il d’un air amusé. Dans ce monde, les humains ne me voient pas, ni les anges. Il n’y a que ma mère. Et moi, je vois tout le monde.
-Mais je te vois.
-Justement. »

Et là, je compris par son regard que nous étions fait l’un pour l’autre, que tout se passerait comme dans un conte de fée. J’ouvris la bouche pour lui demander comment il avait fait pour laisser ses traces dans la neige, mais il me fit taire par un long et doux baiser. Je fermai les yeux, et savourai ce moment pour qu’à jamais il soit gravé en moi. Je sentis ses douces et chaudes lèvres se presser doucement sur mes lèvres, je sentis l’amour qu’il m’offrait, je sentis tout ce qu’il éprouvait, jusqu’au battement régulier de son cœur. Et j’eus même la réponse que je voulais. Les pas dans la neige ne lui appartenaient pas non plus !
Aujourd’hui, en ce mois de décembre, je découvris la sensation d’être amoureuse parmi ses flocons volant dans le ciel. Aujourd’hui était le plus beau jour de ma vie.

Très beau texte.

Vraiment, j'adore cette façon de nous faire rentrer dans le personnage.

On pourrait presque voir et sentir les chaleurs de la ville enneigée. J'aime beaucoup.